De l’exil vers le royaume olympique
Plus haut, plus vite, plus fort – ensemble
Le projet Humanité(s) est très heureux de présenter son travail sur les athlètes participant, en tant que réfugiés, aux Jeux olympiques de Paris. Cette réalisation a été possible grâce aux efforts et aux talents des photographes et des journalistes qui ont approché ces sportifs.
Par Steve Lauper et Guilhem Dargnies
Pour la troisième fois, une équipe d’athlètes réfugiés participera aux Jeux Olympiques d’été. Après les éditions de 2016 et 2020, le Comité international olympique a choisi 36 sportifs (dont 12 femmes) de divers pays pour représenter cette délégation spéciale à Paris 2024. Sélectionnés pour leurs performances exceptionnelles et la diversité de leurs origines, ces athlètes incarnent la résilience et l’espoir malgré les épreuves. Ils viennent de nations marquées par les conflits et les persécutions, et arboreront un nouvel emblème symbolisant leur parcours hors du commun. Cet emblème comporte des flèches, qui symbolisent l’expérience partagée de leurs parcours, et un cœur – identique celui du logo de la Fondation olympique pour les réfugiés (FOR) – qui représente le sentiment d’appartenance et de persévérance que l’équipe cherche à insuffler et que les gens trouvent grâce au sport.
Lors de la cérémonie d’ouverture, ce vendredi 26 juillet, sur la Seine, l’équipe de réfugiés, vêtus de blanc, défilera à bord de la deuxième embarcation, immédiatement après celle transportant les athlètes grecs. Ce faisant, elle rappellera au monde la situation des plus de 100 millions de réfugiés à travers le globe.
Le projet Humanité(s), prenant ici l’initiative de regrouper le travail de confrères photographes et journalistes talentueux qui sont allés à la rencontre de ces athlètes aux parcours admirables, a tenu à mettre en lumière plusieurs d’entre eux. Ces sportifs, excellant dans leurs disciplines respectives, véhiculent un puissant message de solidarité et de persévérance. Leur présence aux Jeux olympiques dépasse le simple accomplissement personnel, devenant un symbole d’inspiration pour toute une génération de réfugiés et pour l’humanité dans son ensemble. Un grand bravo à eux.
Amir Ansari
24 ans
Cycliste afghan réfugié en Suède depuis 2015.
Membre de l’équipe olympique des réfugiés.
« C’est comme un rêve d’être ici à Paris et ça fait du bien de représenter 120 millions de réfugiés dans le monde. »
Göteborgs-Posten – © Fredrik Sandberg/TT
Cindy Winner Djankeu Ngamba
25 ans
Boxeuse camerounaise réfugiée en Grande-Bretagne.
Membre de l’équipe olympique des réfugiés.
Médaille de bronze (-75kg) au Jeux Olympiques 2024.
« Chaque petite chose qui s’est produite dans ma vie depuis mon arrivée au Royaume-Uni, je la vois sous un bon jour, car si cela ne s’était pas produit, je ne serais pas là où je suis actuellement. »
Andover Advertiser – DR
Dorsa Yavarivafa
20 ans
Joueuse de badminton iranienne arrivée au Royaume-Uni en 2019.
Membre de l’équipe olympique des réfugiés.
« Mon histoire racontera que les réfugiés ne sont pas seuls et que nous sommes des gens normaux. »
BBC – © REUTERS/Chris J. Ratcliffe
Farida Abaroge
30 ans
Athlète éthiopienne réfugiée en France.
Membre de l’équipe olympique des réfugiés.
«Certains (de mes compagnons d’exil, ndlr.) ne sont pas arrivés. La vie est déjà finie pour eux.»
AFP – © Abdesslam MIRDASS/AFP
Fernando Dayan Jorge Enriquez
25 ans
Céiste cubain réfugié aux États-Unis depuis 2022.
Membre de l’équipe olympique des réfugiés.
« C’est grâce à la personne qui a créé cette organisation que de nombreux athlètes peuvent concourir sous ce drapeau. Je vais le représenter avec une grande fierté et avec la plus grande dignité du monde ».
AFP – © AFP
Iman Mahdavi
29 ans
Lutteur iranien réfugié en Italie depuis 2020.
Membre de l’équipe olympique des réfugiés.
« J’espère qu’un jour chacun pourra brandir le drapeau de son pays en toute tranquillité. »
Zeta – DR
Luna Solomon
30 ans
Tireuse érythréenne réfugiée en Suisse depuis 2015.
Membre de l’équipe olympique des réfugiés.
« Le tir sportif m’a obligée à aller à la rencontre des autres, à parler en français. Il m’a aussi donné confiance en moi, de la force. »
Le Temps – © Florian Cella/24 heures
Manizha Talash
21 ans
Danseuse de break afghane réfugiée en Espagne.
Membre de l’équipe olympique des réfugiés.
« Quelle que soit la pression que vous exercez sur une fille afghane, si vous la restreignez, ou même si vous la mettez en prison, elle trouvera une issue. Elle atteindra son objectif. C’est certain. »
BBC – © Santos Moura/Reuters
Matin Balsini
23 ans
Nageur iranien réfugié au Royaume-Uni.
Membre de l’équipe olympique des réfugiés.
« J’espère pouvoir donner de l’espoir à d’autres personnes et à d’autres réfugiés aussi. J’aime vraiment ce sentiment. »
BBC – DR
muna dahouk
32 ans
Judoka syrienne réfugiée aux Pays-Bas depuis 2019.
Membre de l’équipe olympique des réfugiés.
« Avant que cette équipe ne participe aux Jeux, personne n’avait la moindre idée de ce qui arrivait aux réfugiés. Mais c’est la vie : la guerre fait partie de la vie, la misère aussi. Et les riches en prennent désormais conscience. »
Trouw – © Merlijn Doomernik
Nigara Shaheen
31 ans
Judoka afghane réfugiée au Canada.
Membre de l’équipe olympique des réfugiés.
« Peu importe le nombre de fois où l’on tombe dans la vie, tant que l’on se relève, c’est une idée qui m’est toujours restée en tête. »
Maclean’s – © Wade Hudson
Omid Ahmadisaf
31 ans
Boxeur iranien réfugié en Allemagne depuis 2021.
Membre de l’équipe olympique des réfugiés.
« Je ne vais pas à Paris pour faire de la figuration, j’y vais pour tenter le maximum. Mais je veux aussi inspirer d’autres athlètes, des réfugiés, et montrer que tout est possible, que l’on peut arriver à nos buts, atteindre nos rêves à force de travail. »
Info Migrants – © Comité international olympique
Tachlowini Gabriyesos
26 ans
Athlète érythréen réfugié en Israël.
Membre de l’équipe olympique des réfugiés.
« Votre soutien est quelque chose que je ne prends pas pour acquis. Chaque fois que je pars courir, je sais que je ne suis pas seul – je ressens votre soutien, et cela me donne la force de continuer et de relever tous les défis qui se présentent à moi. »
Facebook – DR
Yaha Al Ghotany
31 ans
Taekwondoïste syrien réfugié en Jordanie depuis.
Membre de l’équipe olympique des réfugiés.
« Mon prochain objectif est de remporter une médaille d’or aux Jeux olympiques. »
Korea Times – DR
Logo officiel de l’équipe olympique des réfugiés